(Extrait d’une interview d’Isabelle Filliozat dans C&F n° 132)
» Une émotion est un processus physiologique et pas du tout psychologique comme très longtemps on l’a cru. Un déclencheur extérieur produit un bouleversement à l’intérieur de notre corps, avec une libération d’hormones, une accélération cardiaque, etc. Il y a toutes sortes de modifications physiologiques liées à chaque émotion. L’émotion est un processus en 3 temps : le cœur s’accélère, le sucre va un peu partout dans l’organisme : c’est la charge ; puis il y a une période de tension pendant laquelle on est dans l’émotion. Puis, il y a la décharge.
Chaque émotion est simplement à écouter et à laisser travailler, se laisser traverser par l’émotion. Une émotion vraie ne dure que quelques minutes.
L’émotion est un processus toujours libérateur, qui dure donc au maximum 10 minutes. Au-delà, ce n’est plus une émotion mais un sentiment parasite.
[…] Les émotions ne nous font jamais commettre de gaffe. Ce qui nous fait commettre des gaffes, ce sont les sentiments parasites. Les émotions ont pour but de nous adapter au mieux aux situations. Si cela ne nous adapte pas à la situation, c’est probablement un sentiment parasite. Une émotion juste clarifie les choses et m’oriente : la peur m’aide à faire face au danger par exemple. […]
Certaines éducations répriment les émotions, quand on a interdit la colère par exemple, et [lorsque] on n’a pas le droit d’exprimer de la colère, devant toutes sortes de situations injustes, on se met par exemple à pleurer, on est malheureux et cela ne sert à rien.
La colère peut être saine lorsqu’il il y a une réalité d’injustice, de frustration ou de blessure. […] Si je me sens dépassé hors de moi, dépassé par ma colère, cela veut dire que ce n’est certainement pas une bonne idée de l’exprimer, parce que cela ne fera que renforcer des sentiments parasites et cela ne va pas me libérer. […] Qu’est-ce qui déclenche cette intense colère ?… Très probablement, c’est quelque chose issu de mon passé, quelque chose qui vient de beaucoup plus loin que ça en a l’air. […]
Le travail en thérapie est d’arriver à retrouver, autour d’un problème, une difficulté, des émotions bloquées qui n’ont pas pu être exprimées. On favorise, par un travail de respiration et diverses techniques, l’expression rationnelle des émotions anciennes que l’on retrouve. Il est difficile de faire ce travail seul car si c’est bloqué, c’est qu’il y a de bonnes raisons pour que cela ait été bloqué : on a intégré une interdiction à l’intérieur de nous « .
Bonjour,
Je suis étudiante en M2 Psycho à Clermont-Ferrand et je cherche des illustrations pour mes présentations car je vais travailler sur la gestion des émotions avec des collégiens en voie de décrochage scolaire.
Je voulais sa voir s’il était possible d’utiliser l’illustration présente sur cette page ?
Si oui, quel est le nom de l’auteur.e ?
Merci
Bonne journée
Aatifi Samira