Vertige des possibles
Choisir ses désirs, rien de plus enthousiasmant, mais rien de plus angoissant.
Comme le montre le psychologue américain Barry Schwartz dans « Le paradoxe du choix », la possibilité de choisir (…) a un coût : quand elle ne paralyse pas l’individu qui ne parvient pas, devant une multitude d’options, à choisir, elle l’induit à être perpétuellement insatisfait de ses choix, d’autant que la multiplication des possibles a élevé ses attentes.
Ce que Schwartz appelle les « coûts d’opportunité » : le choix d’une chose m’empêchant d’en faire une autre, plus les possibles sont nombreux, plus j’ai l’impression d’avoir fait le mauvais choix et d’en être le seul responsable.
Par une dialectique infernale, le désir de maximiser les possibles se conjugue avec l’anticipation du regret des opportunités perdues pour porter atteinte à la capacité même de choisir.
Choisir (…) est ainsi devenu une épreuve anxiogène.
A la dialectique du désir et de la loi a succédé celle du désir et du choix.
Philosophie Magazine – Martin Legros