Un peu de poésie

Sur un bateau, quelque part dans la mer Égée.

« C’est un vieil homme qui a la taille et les mains d’un petit garçon. On pourrait facilement le prendre pour un Africain, tant sa peau est sombre et son sourire éclatant.
Comment en sommes-nous arrivés à parler des femmes ? Il s’est souvenu d’un grand amour qu’il avait vécu des années auparavant.
– Notre amour s’est achevé tristement, a-t’il conclu. Elle est partie en me disant « Il faut m’oublier ».
Il avait perdu son sourire. Il s’est tu un moment, penché sur son plat auquel il n’avait pas touché. Je suis certain qu’il n’aurait rien ajouté d’autre à propos de ce drame si je n’avais pas eu la bonne idée de lui poser cette question :
– Et toi, qu’est-ce que tu lui as répondu ?
– Je lui ai dit : « Je t’oublierai tous les jours » a-t’il ajouté d’une voix éteinte.

J’ai noté scrupuleusement cette phrase dans ma mémoire, comme si je savais déjà que j’en aurais besoin un jour ».

Vassili Alexakis – « Je t’oublierai tous les jours »

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