Alors, à quelle sauce êtes-vous mangé/e ?
– Globalement, vous avez un problème (votre mère, votre attitude, la cigarette, votre idée de la promenade, le tri sélectif etc.) et vous devriez aller voir quelqu’un parce que ce n’est ni bien ni normal.
On vous fait la leçon avec une assurance péremptoire ; le type Pater familias s’est exprimé, on écoute et on s’exécute.
– Aaah, que vous êtes méchant/e ! Vous faites de la peine à qui vous aime et d’ailleurs si vous aimiez vraiment, vous ne diriez, feriez pas ça. Alors comment voulez-vous qu’on vous aime dans ces conditions, hein ?! L’amour ça se mérite, faut pas faire de bêtises, sinon ça fait de la peine à maman et ce n’est pas ce que vous voulez n’est-ce pas ? Là aussi, on baisse la tête, on écoute et on s’exécute. Et en demandant pardon de préférence.
– Bon, vous êtes comme la fourmi, vous la jouez perso, c’est pas cool ! Vous ne partagez rien, que ce soit les corvées ou les pensées intimes. Le couple c’est une équipe et vous ne faites pas votre part. Et ce serait sympa de dire merci, quand même, vous ne voyez donc pas tout ce que l’on fait d’admirable ? Sous vos yeux ?
Alors maintenant, à quelle sauce mangez-vous ?
Parce que, ne nous leurrons pas, la culpabilisation est une corde que nous avons tous à notre arc 🙂
Plus sérieusement, le procédé de culpabilisation met en œuvre des sentiments profonds souvent structurels et parfois difficiles à repérer. Et c’est dommageable.
C.C
Conseillère conjugale
Pour aller plus loin : Robert Neuburger « L’art de culpabiliser » Payot