Dans L’Obs, un fait divers atterrant : une jeune femme est abattue par son mari, morte sur le coup.
Dans l’article, parmi les témoignages, celui du père de la jeune femme, qui a employé quelques temps le compagnon de sa fille : « Il ne s’est jamais intégré à l’équipe. Il n’acceptait pas d’avoir tort, même quand il s’agissait de savoir tourner la vis dans le bon sens ». Remarque lumineuse.
Reconnaître ses torts implique deux choses :
Etre intrinsèquement, psychiquement, suffisamment fort ;
Se sentir en confiance avec l’Autre, « celui qui n’est pas moi ».
Avoir du mal à reconnaître ses torts n’a rien d’anormal. Selon le contexte, le terrain, les personnes impliquées, chacun d’entre nous peut, plus ou moins délibérément, pratiquer l’évitement ou se débattre, littéralement : arguments, contre arguments, objections, justifications, mauvaise foi (parfois en toute bonne foi), etc.
Mais quand, comme cet homme, on est incapable de reconnaître l’évidence, le tangible, le réel le plus appréhensible (le sens dans lequel il faut tourner une vis pour la visser ou la dévisser), quand on se défend de cette réalité en la niant, en la refusant aux autres (« Mais si j’ai tourné dans le bon sens ! »), alors là, c’est grave. Et très révélateur.
Si vous rencontrez quelqu’un avec qui vous envisagez un futur, si vous constatez que cette personne, de façon récurrente, dans les désaccords ou même les simples discussions ne dit jamais : « Je me trompais » ou «Eh bien, c’est toi qui avais raison » ou « Ah j’avais pas compris » ; s’il y a une incapacité systématique à concéder, si la seule formule entendue est du genre « Bon, tu vas pas en faire tout un plat non plus ! », soyez vigilant/e.
Ce n’est pas un défaut, c’est une faille. Au mieux c’est une personne qui aura du mal à tenir ses engagements. Et il y a le pire.
C.C
Conseillère conjugale
Avoir tort
